Remettre la santé, 2ème préoccupation des Français, au cœur des priorités politiques

Mot du Président : « SAMU-Urgences regroupe des femmes et des hommes engagés, convaincus par la nécessité de préserver un égal accès aux soins de qualité et de proximité pour tous. Fort d’un maillage territorial dense, nous avons connaissance des difficultés de terrain et relayons ces problématiques à nos gouvernants et participons au débat public. Face à la désertification médicale et aux enjeux d’attractivité des métiers de santé, il est indispensable de donner plus de moyens à la médecine d’urgence. Il en va de l’avenir de notre système de santé français. »

L'aval des urgences, nouvelle maladie nosocomiale à combattre

La situation des structures d’urgences s’est très nettement dégradée depuis 2022. Les conditions d’exercice aux urgences du fait de l’absence de disponibilité de lits d’hospitalisation sont à l’origine d’une maltraitance, voire à une réelle dangerosité pour les patients, en particulier les plus âgés. La stagnation de ces patients dans les couloirs des services du fait de l’insuffisance de fluidité d’aval des urgences est une source de mortalité évitable. Le risque de mortalité intra-hospitalière est accrue de 39% lorsqu’un patient âgé passe une nuit sur un brancard aux urgences.

SUdF a formulé plusieurs propositions pour transformer le processus d’hospitalisation hospitalier afin de sanctuariser, dans tous les établissements de santé, une capacité d’hospitalisation non programmée issue des services d’urgence. Il faut mettre fin définitivement à cette maltraitance institutionnelle.

Les enjeux de l'attractivité de la médecine d'urgence

L’attractivité des carrières médicales hospitalières reste un sujet à part entière. Des mesures ont été prises, mais restent clairement insuffisantes pour relancer les recrutements et assurer la fidélisation des médecins en poste. La médecine d’urgence présente plusieurs particularités : une pénibilité accrue liée aux conditions de fonctionnement actuelles des services d’urgence ; une lourde contrainte de travail aux horaires de la permanence des soins ; un épuisement rapide des médecins cherchant d’autres modes d’exercice augmentant le turn-over des équipes ; de jeunes médecins en quête d’une qualité de vie personnelle préférant prendre des postes à temps partiels. L’amélioration des conditions de travail des personnels des urgences est la condition sine qua none à la préservation de notre système de santé.

Le déploiement du SAS, une réponse structurée aux soins urgents et non programmés à encourager

Le SAS (service d’accès aux soins) apporte une réponse aux soins vitaux, urgents non programmés partout et à toute heure, grâce à une chaîne de soins lisible et coordonnée entre les acteurs de santé de l’hôpital et de la ville d’un même territoire. Le professionnel de santé ayant décroché l’appel pourra fournir au patient un conseil médical, lui proposer une téléconsultation, l’orienter selon la situation vers une consultation de soin non programmé en ville, vers un service d’urgence ou déclencher l’intervention d’un SMUR ou d’un transport sanitaire. L’enjeu du SAS est de remettre le patient dans le bon parcours de soins. Il peut également participer à la régulation médicale d’accès de certaines SU ou territoires et ainsi diminuer la pression dans ces services.